Michele Pellegrino aka Actaruss 1
Zoé Reverdin
Solo Performance
Genève, Fête de la Musique
C’est une histoire urbaine, un slam pour Genève
Pour demander doucement qu’on nous donne une trêve
De cette longue errance où la culture s’enfonce
Inexorablement dans une jungle de ronces
Il faut mettre de côté la somnolence qui danse
Dans nos murs comme tous ces silences ces errances
Pour revenir enfin à l’existence de l’art
Dans la citée si faste, où nagent les canards.
A vous imaginer le soir, assis dans vos salons,
un sentiment de vide après un jour si plein de stress et de fatigue, de course après le gain
A entendre vos cœur qui battent à l’unisson
Dans l’attente d’une maison ou celle d’une promotion
On devine parfois vos âmes qui ont faim
« Tu reprendras bien un petit peu de raisin ? »
Alors ?
Alors pour nous éviter à moi comme à toi
l’abus d’alcool et le manque d’émoi
Eviter d’appeler Anne, ma sœur Anne
D’un genevois, je ne vois rien venir pour demain
Pour éviter le drame d’une citée sans âme
j’élève la voix et je clame.
Il faut un tournant un coup de volant
Dans la crise, qui aujourd’hui nous paralyse
Effectuer un changement de direction
Pour revenir au bon sens d’une culture qui’a un sens
Car nous sommes là, déterminés et nombreux
Artistes décalés, artistes assistés
À faire ces métiers que l’on croitait un je
Ce jeu qui est à d’arriver à faire aboutir nos visions sans heurter sans salir
Et porter dans nos mains
Le souffle aux enfants de demain
Ce jeu où il a fallu affirmer et persévèrer
Là où tant d’autres ont abandonnés
Afin de vivre la réalité d’être acteur ou danseur peintre musicien ou artiste plastique
Mais au final cette vie est critique, statique
Car nous voilà tous chômeurs plongeurs dans le grand bain sans logique
Des acteurs politiques.
Il semble aujourd’hui n’y avoir plus de choix, pas de loi
Qui nous donnerait le droit à une identité,
Le droit de construire, celui de poursuivre
Une activité autre que la survie
C’est le tiers-monde ici
Pourtant si nous sommes vivants c’est pour danser pour donner pour
Interpréter
Et tenter de vous amener un peu du
Post Tenebras Lux
Mais la lumière aujourd’hui est amère…
Nous voilà embarqué pour nous prononcer
Sur la suppression ou non des subventions
L’organisation de commissions où plus personne n’est responsable
L’artiste est marchandable, matière jetable, comme un vieux set de table
Au gré des saisons ou des élections
La lumière aujourd’hui est funèbre
Partout comme il fait noir
Noir comme dans les coulisses les soirs de spectacle
À l’opéra
À l’opéra autour de mon cou, les cravates ressemblent
À une corde qui étrangle mon âme de tant d’hypocrisie
On crie et ça vous ennuie mais la vérité c’est qu’ils sont décédés
Et qu’ils étaient mes amis
La vérité c’est que les responsables ne sont jamais punis
La vérité c’est que nous nous battons
Contre l’absence de cohérence
D’une politique culturelle
Qui oublie innocente que l’essence chez nous porte un nom humain
Valeur non du prix mais prix de la valeur, putain !
Et devant les pyramides politiques
Qui grandissent s’engorgent comme des tiques
Et devant les pyramides culturelles politico culturelle, nous les artistes
Politico-économique (tu me niques) nous les artistes le cœur lourd et le pas triste cherchons comment s’extraire solitaire du silence imposé à nos passions silence en manque d’espace d’expression
Je vous demande pardon
C’est que… ça crisse un violon quand il glisse