Zoé Reverdin
Valentin Rossier, François Florey
Caroline Teillier
Michele Pellegrino
Davide Cornil
Eva Staub
Gianni Ceriani
Claire Félix
Une magnifique danseuse contemporaine cirquacienne, Caroline Teillier, incarne un Funambule androgyne et complexe qui danse sur et au-dessus de la scène comme un fil conducteur, image de l’artiste qui trébuche jusqu’à son rôle. Le texte sera interprété par deux acteurs de grand talent, Valentin Rossier (directeur de l’Helvetic Shakespeare Company) et François Florey, siamois d’une même pensée, celle de l’écrivain amoureux. La musique sera très présente, composée par Michele Pelleregrino, aka Actaruss 1, et les lumières signées Davide Cornil.
Un texte comme un poème, écrit avec des mots qui définissent le corps et la psychologie, la spiritualité de celui-ci. Un texte singulier comme le testament de celui se quitte et se métamorphose le soir avant d’entrer en scène. Un texte qui parle de la scène, des lumières, des coulisses et ce va et vient entre “ ce ventre énorme de toile” qu’est le cirque, le théâtre et celui du bitume et du “zinc”. Un texte enfin sur la solitude “mortelle” de celui qui se transforme devant le public, pour le public et, ou pour lui-même.
Genet ici dévoile la dimension physique du “personnage”, il déshabille et rhabille le personnage de son rôle et cherche l’interprète nu et sans fard pour mieux le remaquiller. Il parle de l’entraînement, du quotidien, de l’exploit, de l’extase de la “représentation“ puis de la solitude de l’artiste-interprète dans l’espace vide du monde. Un chant d’amour pour l’acrobate algérien allemand Abdallah, écrit en 1958 par un Genet reconnu dans son art, qui devient le Pygmalion d’un illettré. Abdallah devient marcheur de corde et est engagé par un cirque italien. Quelques mois plus tard il tombe et retourne vers Genet, mais les deux amants se séparent. Abdallah se suicide, en 1967, alors que Genet traverse une crise d’écriture.
La chorégraphe Zoé Reverdin propose un théâtre physique (physical theater) où chorégraphie et théâtre de mots s’unissent.
Dans un théâtre si petit, le Théâtre T/50 (Eaux-Vives,Villereuse) qu’il concentrera les prises de risque de la danseuse, amenant au plus près du public, le frisson du funambule sur son fil, nous donnerons l’occasion d’entendre ou de découvrir ce texte magnifique. Un texte rarement mis en scène (car les droits sont très difficiles à obtenir), où transpire derrière l’atemporelle peur du vide une attirance sexuelle du maître pour l’élève.